prélude à mon histoire

Prélude à mon voyage initiatique

Le vent encore chaud de la fin d’après midi caresse mon visage. Il s’insinue sous ma capuche et vient jouer avec mes cheveux. Les premiers signes de la fin d’été apparaissent. Les oiseaux migrateurs se rassemblent pour leur départ vers des contrées chaudes. La nature revêt son manteau d’automne et les animaux quittent définitivement leurs résidences estivales pour se préparer à affronter l’hiver qui s’annonce difficile. Comme un enfant qui est arrivé au bout d’une des périodes de sa vie et qui a grandit, je sais que je dois quitter mon foyer pour me trouver et construire celle qui dort en moi.

Assise sur le tronc d’arbre qui servira aux charpentiers pour construire une future embarcation, je songe à ceux que je laisse. Même si je ne suis pas de nature très sociale, je sens un vide dans mon cœur et la désagréable sensation que plus rien ne sera comme avant. Je voudrais tant ne pas être ce que je redoute d’être. La partie sombre semble m’attirer. Les démons ne m’effraient pas mais au contraire, ils semblent avoir sur moi une réelle fascination

Que de puissance en eux. Je leur envie leur magie, la crainte qu’ils inspirent à toutes les créatures. De la plus petite à la plus puissante. Face aux démons toutes se rappellent qu’elles sont mortelles. Ha, si je pouvais leur soutirer ne serait ce qu’une once de leur pouvoir, je pourrais la mettre au service de mon clan.

Je sais que mon voyage sera long et que si je reviens c’est que j’aurais trouvé en partie ce que je suis. Mon nouveau clan m’a donné un nom. Je dois maintenant écrire l’histoire de mon nom. Par où commencer ? Je regarde les nuages qui, poussés par le vent, s’engagent entre les deux chaînes de montagnes lointaines. Niall, je me nomme. Niall de Muir, petit nuage sur la mer blanche. Si je dois donné un sens à ma vie et à mon nom, autant commencer par croire aux signes qui y sont liés. C’est décidé. Je me rendrais dans la même direction que ces cumulus. Vers le montagnes. Des rumeurs disent que ces lieux lointains sont les repères d’esclavagistes mais également que des dieux y vivent.
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- « Bonjour jeune demoiselle. Pourriez vous m’aider sil vous plait ? » une personne s’était approchée de moi pendant que je m’étais perdue dans mes pensée .

Assurément, au son de la voix, c’était un homme d’un âge avancé. Je ne retournais et vis ce qui me parut être un vieillard habillé en guenilles. Sa bure de toile était trop courte et laissait apparaître des jambes musclées avec des genoux enflés d’œdèmes. Il me fixait droit dans les yeux. Son regard était franc, les yeux brillaient et montraient de l’intelligence. Même si je ne sais pas comment des yeux peuvent refléter de l’intelligence cela était apparut comme une évidence.

Sans attendre de savoir si je voulais répondre, il me sourit et continua son monologue.
- « Je viens tout droit d’akkaria et je me rends à Brythunia. J’ai quelques affaires personnelles à régler la-bas. J’étais sur le point de traverser cette partie du territoire quand à la sortie d’une futaie, je me suis fais agressé. »

Voyant que je ne l’interrompais pas il poursuivit sa narration. J’appris qu’il avait été abordé et
détroussé par trois mégère. Les allures des trois bonnes femmes lui avait parues rassurantes et lui, qui d’ordinaire était très méfiant, avait accepté de boire à l’outre qui lui avait été tendue. Peut être que le visage de l’une d’elle, qui lui rappelait un membre de sa famille, avait également joué pour détourner sa méfiance.

Quoi qu’il en soit, il se trouva drogué et sous le joug de pensées démoniaques. Il sentit son corps , plus qu’il ne le vit, danser avec des créatures de l’ombre durant toute la nuit. Il savait qu'il avait été délesté de toutes ses affaires mais à cemoment seul l'union avec le monde maléfique comptait. tous ses sens étaient exacerbés et ses pensées enfermées. Il ne se rappellait plus trop de ce qui s'en était suivi et préfèrais presque ne jamais le savoir. C’est en pagne qu’au petit matin qu'il se retrouva gisant dans une retenue d’eau abritant une grenouille qui marquait sa désapprobation en croassant frénétiquement. S’il n’en avait jamais eu l’envie de le savoir, il avait maintenant une idée assez précise de ce que pouvait être un mort vivant.

- « je me rappelle vaguement de formes gazeuses mais ce qui reste gravé dans ma mémoire, ce sont ces yeux. Des yeux dépourvus d’iris, noirs et le contour injecté de sang. Le mal me regardais ! »
Je frissonnais malgré moi en pensant à ces créatures. Une sueur froide coula dans mon dos. J’ouvris enfin la bouche pour dire au vieil homme de s’asseoir près de moi sur le tronc d’arbre et en le priant de poursuivre son récit.

- « Ces mégères, ces sorcières m’ont dépouillé de tout ce que j’avais et ont dérobé des objets de grande valeur qui m’avaient été confiés par mes pairs. Certains étaient magiques et des parchemins renfermaient des savoirs qui, s’ils étaient utilisés à des fins négatives pourraient faire beaucoup de mal. »

Il pensait que ces harpies ne savaient pas ce qu’elles avaient volé mais dans le doute il fallait très rapidement les retrouver et leur reprendre l’ensemble des objets. En effet, même un sorcier de deuxième rang serait capable de déchiffrer les papyrus, de les utiliser et de sentir la magie qui imprégnait divers objets.

Etait ce un signe ? Y avait il réellement du hasard dans cette rencontre ? L’évidence m’apparut, claire et sans hésitation, je savais que désormais mon destin était lié d’une certaine façon à cet homme.
- « comment puis je t’aider ? » m’entendis je lui dire.

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Très beau, j'ai accroché assez facilement. J'ai hates de lire la suite
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Mon premier envol

Nous avions marché presque toute la fin d'après midi cote à cote sans dire un mot en direction de Tarantia. J’étais partagée entre l’excitation de lui poser moult questions et la crainte de ce que je l’avais vu faire quelques temps auparavant.

En effet, le choix de notre direction avait été désigné suite à une manipulation magique qui avait réveillé en moi les histoires qu’enfants nous aimions entendre autour d’un brasero en nous pelotonnant les uns contre les autres. Il était question d’histoires de mangeurs d’âmes, de wu-digo (ces sorciers noirs venus de contrées très lointaines et qui utilisaient le mal). Il était bien question des sorciers puissants qui possédaient les âmes et les corps des enfants qui désobéissaient. Hier encore, j’aurais souri à ce souvenir mais aujourd’hui, je n’étais plus si sure que ce fut juste des légendes.

Comment expliquer ce que j’avais vécu alors ?

Alors qu’il était convenu que nous ferions route ensemble, je questionnais le vieil homme sur la direction à prendre pour retrouver les trois vieilles.

- « j’étais dans un tel état hypnotique que je suis incapable de pouvoir dire par où commencer. Seule, une aide extérieure pourra nous y aider mais pour cela il faudra que tu m’aides, Niall. »

Quand quelques temps auparavant il avait appris mon nom, il avait eut une mine pensive et m’avait regardé avec des yeux inquisiteurs. Par la même, j’appris qu’il se prénommait Alastar et qu’il était natif de Cimmérie. Il avait eu l’air de savoir qui j’étais mais que savait il de moi au juste? Je me dis que le temps apporterait les réponses qui doivent l’être et qu’en brusquant Alastar, je risquais d’avoir l’effet inverse de celui escompté.

- « va me chercher un oiseau sauvage, tue-le et rapportes le moi. Saches dès à présent que tu devras me faire confiance et ne pas chercher à comprendre tout et tout de suite. Je te promets de te révéler ce que tu dois savoir »

Je savais déjà que mon libre arbitre n’avait plus cours et que ma destinée avait déjà tramé la rencontre et tout ce qui s’en suivrait.
Intriguée et excitée à la fois, je me mis à la chasse. Il ne me fallut pas beaucoup de temps pour répondre à cette demande. En effet, j’étais assez experte dans l’art de la chasse et fabriquer un piège avec des éléments naturels m’était aisé. Je lui rapportais une belle bécasse qui avait fait l’erreur de ne pas répondre assez tôt à l’appel de ses congénères qui se réfugiaient dans les forêts pour s’abriter de la l’orage à venir. Ses pépiements m’avaient alertée et tendre un piège au collet fut effectué en un clin d’œil.

Alors qu’au loin, des nuages s’amoncelaient et que l’orage commençait à gronder, Alastar me demanda de m’accroupir face à lui. Il spasmodia dans un langage qui m’était inconnu et, après avoir égorgé le volatile, il dessina sur mon visage un ponta-klea (une sorte d’étoile à 5 branches). Je ne comprenais rien à ton son charabia, mais par moment je retrouvais des noms connus comme lorsqu’il il évoqua la vierge noire et d’anciens dieux qui commandaient aux animaux. Enfin, après m’avoir ordonner d’avaler quelques herbes qu’il avait du cueillir lorsque j’étais à la chasse, je sentis mon corps fondre et disparaître de mes sensations. La pluie se mit alors à tomber, cachant dans ses gouttes les larmes qui coulaient de mes yeux. Je savais mon enfance et mon innocence perdues. Je revis ceux de mon clan, les sourires, les danses et les jeux des enfants. Je revis mes entraîneurs et les compétitions avec les garçons du village. Je revis tout cela et je me mis à pleurer car je savais que si la joie était derrière moi, je pressentais que les difficultés étaient à venir et que je n’aurais peut être plus l’occasion de pouvoir pleurer ainsi.

La pluie redoublait d’intensité et le grondement du tonnerre éclata alors que le ciel était zébré d’éclairs. Ma vision se fit perçante, mon ouie se développa si intensément que je pu entendre clairement le râle d’un herbivore qui s’était fait attraper par un loup à des lieues d’ici.
Mon corps se mit à flotter et je pris conscience alors que j’étais dans le corps de l’animal que j’avais chassé et que je pouvais voler, entendre et voir tout comme il pouvait le faire avant de trépasser.

Cela aurait certainement beaucoup fait rire mes entraîneurs car ils avaient souvent l’habitude de dire que j’étais très tête en l’air ou dans les nuages. Ils en avaient la preuve aujourd’hui. Je me fendis d’un sourire en me demandant ce que pouvais donner l’image d’une bécasse qui sourit.

J’entendis clairement dans ma tête la voix d’Alastar qui me pressait de rechercher les trois femmes. Sa voix était plus claire et plus jeune que celle que j’avais toujours perçue. Quel étrange personne, me dis je avant de m’élancer dans les airs. En regardant dessous moi, je vis mon corps inerte et étendu dans l’herbe. Je vis le vieil homme continuer ses incantations après avoir recouvert mon corps d’une couverture de chanvre prise dans mes affaires.

J’appris rapidement à pousser tous mes sens dans l’espoir de percevoir une piste qui nous guiderait vers notre objectif. La chance, ou les dieux, furent de mon coté car j’entraperçu au loin la lumière d’un feu qui s’allumait. Ma vue put distinguer trois silhouettes dans la nuit tombante. Les voix aiguës et criardes me confirmèrent que c’était notre trio qui s’apprêtait à bivouaquer deux collines plus à l’est.

En m’approchant, je pus me poser sur une branche proche et écouter leurs conversations. Il était question de la nuit mémorable qu’elles avaient passé avec le prêtre et du plaisir qu’il leur avait accordé à chacune d’elles. Quand la plus laide voulu se saisir d’un gros sac qui contenait logiquement les objets dérobés à Tarantia, le plus grosse la gifla avec violence et quand elle fut à terre, elles se fit rouer de coups et griffer par ses deux congénères.

- « fiente de golem, le sac est pour le maître et personne ne doit y toucher. Tu comprends cloporte ? » cracha celle qui devait être la chef du groupe.

Sans attendre de réponse, elle asséna un violent coup de pied dans le ventre de la curieuse qui se traîna parterre en hurlant de douleur. Dans la foulée, elle se saisit de la main de la malheureuse et lui trancha net deux doigts de ses dents affûtées et se mit à les manger. La pauvre finit par se réfugier derrière un tronc d’arbre en tremblant de tous ses membres et se tenant la main sanguinolente.

- « nous aurons l’occasion de mirer ce butin avec notre maître dès que nous serons dans la Capitale de la Région d’Aquilonia mais pas avant. Maintenant soignes toi. Utilises l’onguent que le maître nous a préparé pour faire repousser tes griffes, mégères. Saches que la prochaine fois, je ne serais pas aussi indulgente. »

Ainsi, elles se dirigeaient vers Tarantia.
Quand je revins vers Alastar, je vis qu’il avait retiré sa bure pour m’en faire un oreiller. Je pus voir qu’il n’était pas si vieux qu’il avait voulu le laisser croire. Ses muscles étaient noueux et semblaient continuellement tendus. Il n’avait pas la peau grise des vieux mais une teinte de peau halée. J’aperçus un étrange tatouage qui partait de son épaule droite et qui s’étendait jusqu’à son flanc. Cela représentait trois serpents sur un trône. L’un deux tenait un glaive dans sa gueule, le second un sceptre. Quand au troisième ses anneaux retenaient la dépouille d’un chevalier qui devait avoir été roi de son vivant. Du moins si une couronne sur une tête fait de vous un roi.

Etrange personnage que cet Alastar. Les trois harpies ont parlé visiblement de lui comme étant un prêtre. Quel sort leur est il réservé ? Quelle place a t il dans tout cela ?
Cette magie qu’il a utilisé avec moi est elle bonne ? Savait il qu’en m’engageant dans les pouvoirs magiques, je ne pourrais plus jamais m’en écarter et que je serais dépendante des forces occultes. Mon âme le savait et s’y était préparée. Mon cœur l’avait ignoré et y était confronté. Devrais je lui raconter tout ce que j’avais entendu et vu ? devrais je lui parler de la nuit avec les harpies et comment elles avaient profité de son état second ?

Je fit exprès de me frotter contre une branche souple en approchant pour le prévenir de mon arrivée. Je le vis alors prestement enfiler sa bure et reposer délicatement ma tête.
- « ha, te revoilà. dit il. Viens sur ton corps et reposes toi. Tu devrais rapidement réintégrer ton corps et pouvoir tout me raconter. Pendant ce temps , j’attendrais que tu sois repassé dans ton corps et je cuisinerais ce magnifique oiseau. Je meurs de faim. J’espère que je ne le cuirais pas trop tôt et que je ne te mangerais pas ». dit il avec un large sourire et il éclata de rire.

J'ai déjà lu la première partie, félicitation!!!
Dommage que je doive aller bosser ;( je me tape la suite dés que je reviens je suis impatient ^^

Wahouu ! Super ! Très sympa !

Les trois serpents

Venic, mon instructeur de combat, m’appelle au loin mais je ne peux plus bouger. Je suffoque et tout mon corps est prisonnier des anneaux d’un gigantesques serpent. Je sens ses muscles centimètre par centimètre écraser ma cage thoracique. Le sifflement de sa langue est proche de ma tête. Il se redresse et me fixe droit dans les yeux. Je perçois qu’il pénètre mon cerveau de serpents oniriques. Ceux ci se lovent autour de mes hémisphères et plantent leurs crocs dans mes pensées. Je hurle….

- « Niall, réveilles toi ! allons, le temps n’est plus à dormir et encore moins à jouer dans ses cauchemars, la réalité nous a rattrapé et il est temps de se mettre en route. »

Ce disant et sans ménagement, Alastar me fait rouler sur moi même, me forçant ainsi à ouvrir les yeux. Quel rêve étrange. Serait il un présage ?

Les images s’estompent laissant l’impression d’un grand vide, puis je frissonne dans la moiteur de mes affaires sur mon corps. Heureusement, la douce chaleur et la bonne odeur de viande cuite finissent à me ramener à la réalité.

Tout en arrachant une cuisse du volatile rôti, Alastar m’empressa de tout lui raconter et voyant que je peinais à mettre tous les morceaux de mémoire en place, il me proposa de pénétrer mon cerveau pour aller y chercher les précieuses informations. C’était un exercice auquel j’avais été confronté lors de mon instruction. Bien que très désagréable, il était supportable et j’avais appris à enfermer mes « secrets » dans une bulle protectrice qui éclaterait si l’on venait à vouloir la pénétrer. Ceci m’alerterais alors et je pourrais évacuer l’intrus en revenant à la réalité.

Je supposais que le prêtre pourrait certainement forcer mes barrières sans que j’y puisse rien faire mais il est des moments dans la vie où il faut prendre des risques. J’étais consciente d’en prendre un mais ne l’avais je pas fais quelques temps auparavant en acceptant d’être actrice dans l’action passée ?

Je me laissais aller et je sentis le contact qui se voulait rassurant du prêtre dans ma tête. Des images défilaient sans logiques construites. Trois mégères qui rient… une statue sur un pont d’entrée de ville…Une cité foisonnante de vie… Alastar étreignant la plus grosse des trois sorcières… une rixe entre deux vieilles et l’une d’elle qui perd un doigt… l’image floue d’un être surnaturel qui me fixe de ses yeux noirs… un sac de lin… des objets entassés dedans.

Puis je sentis comme la caresse d’une chaleur sur ma bulle protectrice et dans quelques souvenirs dont j’avais oublié l’existence mais rien qui ne viole mon identité ou mes secrets. Je revins à la réalité en entendant la voix d’Alastar.

-« le temps presse et l’avenir est funeste, Niall. Nous avons pénétré un secret terrible. Un dieu tente de reprendre vie et de revenir du monde d’où les hommes l’ont bannit. Nous devons absolument alerter mes pairs de ce qui se trame. En urgence, il nous faut récupérer mes affaires et aller vite vers Tarantia. Retrouvons ces trois gueuses avant qu’elles n’y pénètre »

Ceci dit, nous fumes rapide à vouloiur nous mettre en route en prenant soin d’effacer toutes les traces de notre passage.
-« sais tu te batte Niall ? je présume que oui vu comment tu es constituée et à ta façon de te tenir. Ma question est plutôt, es tu prête à te battre ? »

Ainsi, voilà que j’étais entraînée dans un enchaînement de temps qui me conduisaient inexorablement vers des situations extrêmes. J’étais comme une chose qui avait toujours été, prête à être ce qu’elle était et qui n’en avait pas eu conscience. Tout à coup les évènements forçaient ma nature encore inexplorée qui n’attendait qu’à être sollicitée. Je sentais en moi l’envie du sang , de la violence et de la puissance.

-« je ne sais pas si je sais me battre, mon ami, mais je sent en moi de l’énergie et de la rage qui ne demande qu’à ressortir. Je sais que vous les prêtres, avez la connaissance des combats au corps à corps quand votre magie ne suffit plus. Peut être pourrais tu m’enseigner cet art. Je n’ai rien à te donner en échange mis à part mon engagement près de toi dans cette aventure. Apprends moi et je te serais fidèle au moins jusqu’à ce que nous ayons récupéré tes affaires. »

Alastar s’approcha de moi, me pris la main et dit d’un ton solennel.

-« Niall, chère enfant, nous n’avons plus le temps de tergiverser et il faut au plus vite que je t’enseigne quelques rudiments qui nous seront utiles dans notre périple. Même si un proverbe nous enseigne qu’il ne faut pas mettre un ami au même niveau qu’un frère, je vais t’enseigner des secrets qui pourront m’être néfastes si tu venais à les utiliser contre moi. Mais arrêtons de parler et regardes. Ressent ce que je veux t’enseigner, vis le et absorbes le »

Retirant sa robe de tissu, Alastar commença à se concentrer et à associer des borborygmes à des gestes dansés. J’aperçus les serpents tatoués qui ondulaient sur son flanc comme pris de vie. Puis l’incroyable me stupéfia.

Le premier des serpent qui tenait dans sa gueule un glaive, déroula ses anneaux , remonta le long du bras du prêtre et en un instant projeta un éclair rouge d’énergie pure tel un glaive de feu. Le rayon se précipitât vers la souche d’un arbre mort et l’incendia instantanément. Au même moment, dans ma tête, un serpent virtuel m’enseignât le premier des sorts.

Sans un instant de répit, je pus voir le second serpent porteur de sceptre remonter à son tour le long du bras de son propriétaire et comme une seconde peau se diluer et recouvrir le corps d’Alastar comme une seconde peau, une armure. Je vis que le prêtre était comme possédé et qu’un regard fou habitait ses pupilles. Un frisson de peur me fit frissonner mais l’envie de savoir et de maîtriser ces fantastiques pouvoirs dépassèrent mes craintes.

Ce qui se passa ensuite restera gravé dans ma mémoire tant je fus consciente du pouvoir qui m’était présenté. Le droit de vie ou de mort sur autrui était une chose qui ne m’était jamais apparut comme si évidente face à l’ultime pouvoir qui se déchaîna devant moi. Contrairement aux deux autres, le troisième animal ne remonta pas le long du bras mais se fondit en une lueur blanchâtre qui engloba l’ensemble du corps de mon enseignant. Le prêtre fit un grand effort pour fixer son regard dans le mien comme pour l’accrocher et l’emmener vers ce qu’il voulait. Je sus ce qu’il voulait que je vois. Un ours brun, non loin de là, frottais son dos contre un arbre centenaire. La lueur englobant l’ensemble du corps d’Alastar dépassait maintenant sa tête de plus de la moitié de son corps. Elle glissa tel un reptile vers l’ursidé et l’enveloppa délicatement. La lueur blanche passa au jaune puis à l’orange et enfin, quand elle devint brune, je vis que l’animal, affolé, tentait de s’enfuir mais qu’il était pris dans une étreinte mortelle qui lentement, inexorablement se resserrait et lui prenait sa vie. Je vis les yeux affolés de l’animal qui savait sa fin proche et incontournable.

Puis se fut l’abandon, l’animal accepta sa mort en gémissant doucement.
Le magicien, car après ce que je venais de voir je pouvais l’appeler ainsi, s’assit épuisé dans l’herbe, haletant. Je venais d’assister à une grande magie et celle ci allait être mise à ma disposition.

Contrairement à la première connaissance ce ne fut pas un autre serpent qui pénétra ma tête mais deux fulgurants éclairs qui me convulsèrent en projetant mon corps en arrière. Une énergie pure pénétra mes pensées. Des liaisons magiques s’effectuèrent dans mes neurones et mon être en entier en fut bouleversé. J’étais métamorphosée. En quoi ? Cela, seul l’avenir me le dirait.

Plus loin, le corps sans vie d'un ours était allongé contre l'abre qui lui procurait, il y a peu du plaisir. Mon coeur était triste de la vie inutilement prise. tristement, je me tournais vers Alastar qui, comprenanat mon sentiment, m'adressa un sourire reconfortant. Une larme incontrolable coula le long de ma joue. J'etais une initiée.