[BG]Crescens ou les Memoires d un Cimmérien..

J’aimerais bien pourvoir dire que j’ai tué un loup à l’age de 5 ans, éventré mon premier Ours à l’age de 7 et que je menais des raids contre ses maudits Vanirs à l’age de 15. Non franchement j’aimerais le dire, mais je suis entré dans la tourmente de la guerre très tardivement et je n’ai pas connu la haine qui te dévore comme un feu intérieur avant l’age de 16 ans.

Mes premières années ont été douces et paisibles je vivais heureux entouré de l’amour de ma mère et de ses compagnons du moment, je n’ai pas connus mon père avant mes 20 ans mais il ne me manquait pas je ne l’avais jamais connu avant, je n’ai appris son existence et son identité que peu de temps avant la mort de ma mère.

J’étais un jeune Cimmérien assez insouciant, j’aimais parcourir la Plaine de Lacheish à la recherche de minéraux. Je parcourais donc inlassablement ce grand espace herbeux parcouru par les troupeaux de mammouths et divers prédateurs au poil ras et au foie jaune, ma pioche sur l’épaule une longue épée rouillé au flanc.
Le dernier petit ami de ma maman était forgeron et il avait décidé de m’éduquer comme son fils (celui qui était mort à la guerre) il était rude mais plein de bonnes intentions et je l’aimais bien, de toute manière je n’étais pas d’un naturel rebelle et j’acceptais assez facilement l’autorité.

Je devint donc apprenti forgeron, développant mes muscles et ma carrure sur la fournaise de la fonte et sur le martelage de l’enclume. Je voyais mes amis d’enfance entrer dans l’age adulte et embrasser la profession des armes, je les voyais partir vers les différents postes militaires sur le front et ça ne me disait rien du tout, j’étais trop bien à Conarch entouré de l’affection de mes proches. Nombre de fois j’essuyais quelques quolibets concernant ma timidité, on me disait doux comme un agneau, incapable de tuer une mouche, peu importe j’étais heureux et c’est tout ce qui compte. Mon tuteur avait essayé a de nombreuses reprises de me pousser vers le métier des armes, me vantant les mérites de la fraternité guerrière, me contant ses milles exploits au sein de l’armée, je l’écoutais poliment en souriant mais ça me disait rien du tout, vraiment pas, faut être marteau pour se cogner 500kg de plaque d’équipement et d’arme sur le dos, pour en plus aller se prendre des beignes et peut être même mourir. Non vraiment pas, très peu pour moi, ma pioche, ma forge, mon marteau et une femme, lui faire des enfants et goûter la vie paisible de la Cimmérie voila c’est ça que je veux !

Bien oui c’est ce que je voulais, une vie paisible une famille, une gentille femme, des petits cimmériens, mais non je ne l’ai pas eut, le destin en a décidé autrement, je n’étais pas né pour vivre sous le signe de la nature mais bel et bien pour accompagner le clan et m’immerger dans le chaos et l’âge du sang.
Quelques jour avant mes 16 ans, âge ou l’on considère le jeune Cimmérien comme un adulte apte a fonder sa famille, ma mère m’abreuva de conseils pour passer mon rite initiatique. Nous autres Cimmériens sommes très mystiques et tournés vers le chamanisme, cela tient de notre façon clanique de vivre toujours très proche de la nature, même moi qui suit une quiche comparé a un herboriste je sais quand même qu’elles sont les plantes comestibles ou non (ça me ferait mal je suis quand même végétarien). Maman voulait m’apprendre qui était mon père elle estimait que j’avais le droit voir le devoir d’en savoir plus et vu que j’entrais dans l’âge adulte ce serait bien que je le rencontre pour obtenir sa bénédiction. J’appris ainsi que mon géniteur, était un druide..

Mère pense que je tiens de lui ce gout du calme et de la tranquillité, voir de sa fainéantise (dixit maman). Un druide répondant au nom de Liaig (Patte Verte pour les intimes), Qu’elle avait fréquenté du temps de sa formation auprès des sages de Conarch, puis il s’en était allé loin dans les contrées hostiles et elle ne l’avait jamais revu, ma mère étant une femme très pragmatique elle avait refait sa vie (le lendemain de son départ, très très pragmatique je vous l’ai dit). Elle désirait que son petit loupiot des bois (moi) ne grandisse pas sans une présence masculine et je dois dire qu’elle faisait ce qu’il fallait pour ça, un bon tiers des mâles du village m’appelaient mon garçon d’un air affectueux ..... enfin, paix à son âme ce fut la meilleure des mères.
Je pense que mes proches , après de telles révélations s’attendaient à ce que je plie armes et bagages et je me lance dans un grand voyage initiatique dans le but de trouver mon géniteur et de me trouver moi même. Mais ça va pas la tête, qu’est ce que je vais me geler les sandales a Eiglophiens les oies alors que ma hutte est douce et accueillante, ils sont pas bien les gens, je regardais plutôt pousser les poils que j’avais sous le menton, j’espérais même me faire une belle tresse comme notre chef.

Le grand jour arriva, jour de fête et jour de joies pour une vingtaines de familles, enfin dans mon cas ce fut maman une dizaine de ses amis et moi, ce qui impressionna grandement le vieux Chaman de la cérémonie qui éructa un “ tudieu, la marie ! quelle santé !” et demanda qui était mon père naturel mais ne parut pas surpris outre mesure que ce soit aucun d’eux il émit juste des regrets de ne pas avoir connu maman plus tôt.... Nous partîmes tous pour le sanctuaire de la vallée où aurait lieu la cérémonie.

Jour de gloire jour de fête , ouais jour de mort , jour funeste serait plus adapté…..