Une vie ailleurs

par **Shiria/Clarae** Lun 20 Juil - 19:54

Cela faisait déjà des semaines qu'il était parti, une formation de prêtre organisée par son clan l'avait obligé à se rendre à mille lieux de notre maison.

Elle soupçonna que cette soit disant formation était un prétexte pour l'éloigner d'elle car depuis leur rencontre il était toujours aussi assidu à son travail et il lui avait fait part qu'il espérerait avoir plus de temps pour pouvoir se consacrer à une famille, mais que cela changerait probablement ses engagements auprès de ses frères de guerre et il appréhendait leur réaction.

Quelques temps après elle se réveilla un matin, il était déjà parti comme bien souvent.

Elle trouva une lettre posée sur la table où il il lui annonçait la mauvaise nouvelle, cette formation qui était nécessaire à son travail de diplomate en raison de certaines contradictions dans ce qu'il enseignait.

Elle était tout simplement ébranlée, car se sentir éloignée de lui, Shiria ne pouvait l'imaginer tellement elle avait fait de sacrifices pour qu'il puisse continuer à rejoindre son clan la laissant maintes fois seule avant l'aube, parfois pour plusieurs jours, mais était si heureuse de le retrouver à chaque fois qu'il rentrait.

Shiria comme toujours prit sur elle, et la vie continuait. Elle trouvait ses forces auprès de ceux qui la cotoyaient, son clan d'abord , les amis et les habitants de son village Bubshur.

Les semaines passant elle ne perdait pas espoir de le voir arriver un jour ou une nuit.

Ce qui la chagrinait le plus était l'absence de missive pour la tenir informée de ce que devenait son bien-aimé.

Un jour, alors qu'elle s'était rendu au marché de Tarentia, elle passait par le jardin à coté du temple, là où elle aimait se promener et méditer bien avant leur rencontre et où lui même se rendait parfois pour méditer à son tour, chose qu'elle lui avait apprise et qui l'avait rendu plus serein et attentif à elle, qui avait permis à son coeur de l'aimer davantage encore.
Elle se rappellait la détente et la sérénité que ce lieu procurait.

Après quelques longues heures elle se levait et descendant les marches du temple elle aperçut une silhouette puis s'arrêta nette, bouche bée, tremblante, les yeux écarquillés.

Elle venait de voir passer l'amour de sa vie, Aprator lui même.

Bien que vêtu d'une tenue qu'elle ne connaissait pas, il n'y avait aucun doute, il s'agissait bien de lui.
D'un pas rapide elle descendit les escaliers et s'empressa de le héler :

Héééé toi !

Il hésita d'abord, puis se retourna et resta là interloqué quelques secondes avant de dire en souriant : Bonjour toi.

Elle s'avança vers lui, il lui expliqua qu'il sortait du temple et qu'il était attendu, elle lui dit :

Bien sur, excuse moi, vas y

Puis se ressaisissant elle ajouta : Attends, je peux te serrer dans mes bras?

Il dit souriant : Tu demandes à présent?

Hésitante elle répond :
Oui,.... je ne sais pas, ....peut être que tu n'as pas le droit d'approcher une femme pendant ta formation

Puis cette fois, sans attendre elle s'avança vers lui pour l'étreindre quelques secondes avant qu'il ne se détache d'elle pour courir rejoindre les autres.

Elle le regarda s'éloigner et pris d'un malaise elle perdit connaissance et s'effondra.

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Lorsqu'elle revînt à elle elle était dans son lit dans sa maison de Bubshur, avec à ses cotés son chien et un fidèle ami d' Aprator.

Il s'agissait de Hakmethos, celui là même que Shiria appellait le gardien des portes de Kheshatta, en souvenir du temps où elle s'y rendait comme une princesse, escortée des Naerth.
L'empereur des Naerth, Hedecon, lui même, avait fait mettre une affiche à l'entrée pour la laisser libre de passer.
Hakmethos et Shiria s'étaient lié d'une réelle amitié et elle apprit que c'est lui qui l'avait ramenée chez elle, le hasard faisant qu'il passait à cet endroit avant qu'elle ne fut transportée en un autre lieu.

De jour en jour elle devient mélancolique, apathique, perdant du poids, n'ayant plus goût à la vie et ne souriant plus à rien.
Même son chien n'arrivait plus à lui soutirer des caresses, ni même quelque attention.
Elle ne se reconnaissait pas elle-même tellement elle avait maigri et son visage était pâle.

Effrayée, elle sentait que son coeur ne battait plus de la même manière, que tout cet émoi n'était plus le même et la distance n'arrangeait rien pour sur, mais surtout elle fut résolument certaine qu'il était devenu autre parcequ'il ne lui avait pas fait ce baiser qu'elle espérait le jour où elle l'avait revu.

Jamais auparavant, il ne l'aurait quittée sans un baiser, jamais il n'aurait omis de lui caresser la joue et lui adresser un sourire.

Quelque chose avait changé en lui et en elle aussi, du moins elle ressentait cela.

Les jours passaient monotones, tristes, elle sentait son énergie partir.
Cependant il fallait faire quelque chose, jamais elle ne s'était laissée aller et fermant les yeux un instant elle aperçut une lueur, quelque chose qui la fit trésauter, elle vit des cascades géantes, des eaux magnifiques, une verdure luxuriante, et une petite île où elle pourrait surement poser un campement.

Elle se dit en elle même : Shiria resaisis toi, il faut aller de l'avant, tu n'as pas fait tous ces sacrifices pour rien, tu les as fait pour toi et tu dois vivre pour toi.

Sur cette réflexion il lui paru évident qu'elle avait autre chose à faire que de rester ici dans cette maison qui ne lui appartenait pas.
Elle se rappellait que dans la région du fleuve Tonnerre, près du pénitencier où elle s'était occupée du ravitaillement, elle pourrait se rendre utile et ramassant quelques affaires elle fit ses bagages et quitta précipitamment la maison.

/hrp

Merci à toi pour ces jolis moments de douceur et de tendresse qui ont donné vie à Shiria

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